dimanche 28 décembre 2008

* Mircéa Eliade et la redécouverte du Sacré

Mircea Eliade (9 mars 1907 à Bucarest - 22 avril 1986 à Chicago) est un historien des religions, mythologue, philosophe et romancier roumain. Il parlait et écrivait couramment huit langues (roumain, français, allemand, italien, anglais, hébreu, persan et sanskrit), mais la majeure partie de ses travaux universitaires a été écrite d'abord en roumain, puis en français et en anglais.

Mircea Eliade est considéré l'un des fondateurs de l'histoire moderne des religions. Savant studieux des mythes, Eliade élabora une vision comparée des religions, en trouvant des relations de proximité entre différentes cultures et moments historiques. Au centre de l'expérience religieuse de l’homme, Eliade situe la notion du « Sacré ».

Sa formation comme historien et philosophe, l'a amené à étudier les mythes, les rêves, les visions, le mysticisme et l'extase. En Inde, Eliade étudia le yoga et lut, directement en sanscrit, des textes classiques de l'hindouisme qui n'avaient pas été traduits dans des langues occidentales.

Auteur prolifique, il cherche à trouver une synthèse dans les thèmes qu'il aborde (excepté dans son Histoire des religions, qui reste purement analytique). De ses documents est souvent souligné le concept de « Hiérophanie », par lequel Eliade définit la manifestation du transcendant dans un objet ou dans un phénomène de notre cosmos habituel.

Vers la fin du vingtième siècle, quelques textes d'Eliade nourrissent la vision gnoséologique de mouvements religieux, apparus avec la contre-culture des années soixante.

Son parcours:

Mircea Eliade a grandi dans une famille chrétienne orthodoxe.
En 1921, à l'âge de 14 ans, il publie son premier roman "Comment j’ai découvert la pierre philosophale". Il s'intéresse très tôt à la philosophie, la philologie et l'étude des langues étrangères. Vers 1925, il maîtrise déjà l'allemand, l'anglais, le français et l'italien.

Il fait la connaissance, à l'Université de Bucarest, d'Émile Cioran et Eugène Ionesco, prélude à une longue amitié qui se poursuit par la suite en France.

Après l'obtention d'une licence de philosophie en 1928, il part pour l'Inde à l'âge de vingt et un ans. Il séjourne durant trois ans à Calcutta (Bengale occidental, Inde) où il prépare son doctorat. Ce voyage est pour lui une véritable initiation qui marquera ses travaux ultérieurs. Il rentre en Roumanie en décembre 1931 et commence la rédaction sa thèse sur le yoga qui deviendra "Le Yoga, immortalité et liberté".

Parallèlement, il poursuit une carrière d'écrivain. Son roman "Maitreyi. La Nuit bengali"(trad. franç., Gallimard, 1950) obtient un prix au printemps 1933. La même année, il devient docteur en philosophie. De 1933 à 1940, il enseigne la philosophie indienne à l'Université de Bucarest.

Une érudition monumentale qui embrasse les continents et les siècles: rien de ce qui relève du reli­gieux ne semble étranger ou inconnu à Mircea Eliade dans le vaste inventaire qu’il conduit des .formes de la vie religieuse, dans la diversité de ses manifestations (1). Mais une telle œuvre est, à bien des égards, difficilement classable, car elle ne se limite pas .à un simple répertoire descriptif des formes de la vie religieuse : elle entend, dans le même temps, se pré­senter comme une compréhension du religieux dans sa spé­cificité propre, tout à la fois universelle parce que présente partout dans l’histoire des cultures et manifestant une unité de la conscience humaine. Les formes religieuses sont multi­ples, cela est une donnée de fait. Mais il est non moins évi­dent, pour Eliade, que l’homme religieux, lui, est un, par­tout et toujours le même en cette multiplicité, parce qu’il est en relation avec le sacré.

L’histoire des religions est donc plus et autre chose qu’un inventaire de ces formes, car elle est toujours la visée de cette relation fondamentale de l’homme au sacré. Elle a en vue de mettre en évidence cette relation primordiale; en effet, ce qui fait de l’homme un être humain, c’est la conscience qu’il prend de lui-même dans cette relation primordiale. L’inven-taire des formes renvoie à une expérience, celle du sacré, et l’expérience, au réel qui est désigné comme le sacré.

1ère partie


2ème partie


3ème partie


4ème partie

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